La ville ça va bien 5 minutes. Plus le voyage passe et plus on s’aperçoit que les vraies choses se trouvent là-haut, dans la nature. On fuit la ville pour une bouffée d’air frais dès que l’occasion se présente. Quoi de mieux qu’une escale à la montagne, à Huaraz, lieu de rencontre entre la chaine montagneuse de la Cordillera Blanca avec la Cordillera Negra, pour nous offrir un spectacle naturel d’un tout nouveau genre à plus de 5000m d’altitude.
Clément s’est bien gardé de m’expliquer le pourquoi du comment de Huaraz. Il aurait pu tenter de m’amadouer avec le nom sexy de la Laguna 69, me promettant des merveilles, mais je n’aurai eu droit qu’aux monts, presque au 7ème ciel puisque la lagune se situe à 4600m dans le Parc National Huascaran (le nom du parc vient du mont du même nom étant le point culminant à 6768m magueuleeeee). Mais non, rien de tout ça n’a été annoncé et c’est sans savoir ce qui m’attend que je le laisse réserver le bus pour le lendemain.
Il est 5h quand on rentre dans un bus plein d’anglophones qui font pas mal de bruit pendant 5 minutes, avant qu’on s’endorme tous pour finir notre nuit pendant les 1h30 de bus qui nous séparent de l’entrée du parc. Une fois sur place on commence avec un petit dej des plus basiques et c’est parti mon kiki. Il faut savoir que même après les nombreuses randonnées tout au long du séjour en Patagonie, ou encore les hauts bleds de Bolivie, faire une randonnée à 4000m d’altitude c’est de l’ordre du surnaturel : on manque d’air tous les 500m (on note quand même une légère amélioration par rapport à nos premiers pas high in the sky), on fait des pauses assez régulièrement, et on a le palpitant à 2000 mais on oublie vite nos peines tant la nature qui nous entoure est subjuguante. La Cordillère Blanche est ainsi appelé car tous les jours de l’année ses sommets sont enneigés et recouverts de glace, la roche est composé de quartz et d’un autre truc chelou (le feldspath) lui donnant cette couleur unique. Quelle immensité ! Pour la petite anecdote, Monsieur Paramount, le producteur de films, serait tombé amoureux des sommets de la Cordillère blanche et aurait utilisé comme logo l’un des pics, l’Artesonraju, qu’il a entouré d’étoiles pour le côté “Hollywood style” (possibilité de fake news).
Une première ascension nous amène au bord d’une petite lagune verte, où un courageux a décidé de planter la tante à coté des vaches. Ça doit bien cailler la nuit mais on salue tout de même son initiative de thug. Après un petit moment de répit à plat, c’est l’ultime ascension en lacet qui s’offre à nous. Je suis pas encore en PLS même si au plus profond de moi-même je n’en peux plus, mais le coeur vaillant on se lance! Et le jeu en valait clairement la chandelle, l’eau turquoise de la lagune ferait pâlir les plus belles plages des Caraïbes. Le tout entouré de glacier plus haut et blanc les uns que les autres. On en a le souffle coupé, dans tous les sens du termes. Un petit malin plonge dans la lagune alors qu’on se gèle les miches avec nos gros pulls : respect le bougre.
Je tiens à remercier Clément-Pierre, qui a réussi après 2 mois et demi de voyage, voir 3, à me donner goût aux randonnées. Je n’arrêterai jamais de râler parce que c’est dans ma nature de me plaindre quand on fait du sport, mais il est vrai que c’est sympa d’avoir des paysages de dingo, qui demandent de la volonté et qui de fait ne sont pas accessibles à tous les rendant encore plus exceptionnels. Cela dit on se calme quand même je suis pas tout à fait ready pour un trek de 3 jours, chaque chose en son temps. #goodvibe #newwayoflife
On se retrouve en Equateur !
Bisous glacés
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